Confinement

Bonjour à toutes et à tous,

Je vais vous raconter une histoire.

Il était une fois, il y a 9 ans, une femme âgée de 37 ans s’est retrouvée confinée, du jour au lendemain, après avoir fait une prise de sang : elle avait contracté une grave maladie : la leucémie.

La veille de rentrer à l’hôpital, ses ami(e)s les plus proches géographiquement, sont venu(e)s la soutenir et partager une pizza, pendant qu’elle préparait sa valise entre rires et pleurs alternés, au rythme des pensées qui lui venaient et des échanges qu’il y avait.

Le jour où elle est entrée à l’hôpital, elle s’est retrouvée en soins intensifs et un des médecins, qui allait faire son possible pour la guérir, lui a posé une question : est-ce que vous savez pourquoi vous êtes dans ce service ? Elle a répondu : la matrice a buggé, il faut la formater ! ».  Le médecin a éclaté de rire en lui disant : « jamais personne ne m’a parlé de la maladie de la sorte. »

Elle ne savait pas quelle serait l’issue de ce confinement et combien de temps il durerait. Ce qui est certain, c’est qu’elle a dit aux 2 amies qui l’ont accompagnée à l’hôpital : « Dans 10 mois, je serais guérie et je n’aurai pas de cicatrice sur le corps. »

Le confinement a eu lieu, en alternance entre une chambre semi stérile à l’hôpital et son appartement où il lui était quasi impossible de sortir. A l’hôpital, elle vivait au quotidien avec une machine aussi grande qu’un frigo américain à 2 portes pour purifier un maximum l’air et éradiquer toute bactérie potentiellement dangereuse.

Les espaces de vie étaient semi-stériles. Les personnes venant lui rendre visite devaient être saines (même un simple rhume ou un bouton de fièvre étaient proscrits), porter un masque, une blouse et une charlotte ; ils ne pouvaient même pas la toucher.

 Le matin où elle est rentrée à l’hôpital, elle a eu une envie anodine : celle de manger un chausson aux pommes, mais elle ne l’a pas fait.  Ne lui demandez pas pour quelle raison, elle ne saurait vous l’expliquer. Quelle ne fut pas sa stupeur lorsqu’on lui a annoncé qu’elle ne pourrait pas en manger de sitôt. Pendant cette période, tous les aliments qu’elle ingérait devaient être stérilisés ou congelés, puis cuits. Adieu, pour un laps de temps indéfini, le bon pain frais de la boulangerie, les viennoiseries et autres plaisirs gustatifs, les bons moments aux restaurants, les cafés en terrasse, le plaisir d’aller au cinéma, faire les magasins avec les ami(e)s…  Ce qui est sûr, c’est que pendant toute la durée du confinement, elle y a pensé, à ce fameux chausson aux pommes ; et elle s’était juré que, le jour où elle pourrait à nouveau manger normalement, elle le dégusterait !!!

Tout le monde a joué le jeu ! Le confinement a duré 10 mois. Elle a gagné. La première chose qu’elle a mangé avec plaisir : un chausson aux pommes !

Ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui, elle est en pleine forme et profite de plus en plus des plaisirs que la vie met sur son chemin. Le confinement, elle le vit plutôt bien, en appliquant quotidiennement des règles pour prendre soin d’elle, mettre à distance le virus autant que faire se peut, et prendre soin des autres si, potentiellement, elle est contaminante.

Ces règles, les voici :

-      Respecter à la lettre les mesures imposées par le gouvernement

-      Aller faire ses courses au maximum une fois par semaine, excepté un impératif imprévu, en utilisant des gants

-      Dès son arrivée à la maison, elle met les denrées les moins fragiles en quarantaine pendant 24 à 48 heures (légumes, boîtes, sachet…). Pour ce qui est des denrées ayant besoin d’aller au réfrigérateur ou au congélateur, elle nettoie les emballages avec du vinaigre, les met dans un sac propre, style congélation, au moins pendant 24 heures, sans les utiliser. A chaque étape, elle se lave les mains. Une fois le laps de temps écoulé, elle les prend quand elle en a besoin, ouvre les emballages, se lave les mains, puis prend une fourchette ou autre ustensile adéquate pour prendre les aliments et les mettre dans un récipient. Ensuite, elle se relave les mains avant de commencer les préparations culinaires.

-      Tous les fruits et légumes sont nettoyés à l’eau quand il y a une peau épaisse et au vinaigre pour les autres. Elle cuit les denrées qui peuvent l’être.

-      Trouver et créer des activités réalisables avec le matériel qu’elle a chez elle, rechercher des informations sur internet en lien avec ses passions, faire du sport, faire le ménage, écouter de la musique, téléphoner à ses ami(e)s, continuer à créer un lien professionnel autant que faire se peut, cuisiner, lire, chanter, regarder et partager des vidéos, des slogans, des chansons drôles….., ayant un impact positif sur elle.

Montrons aux gens que nous les aimons en faisant attention à chacun de nos gestes car ils ont une conséquence. La vie est précieuse et fragile.

« Être en bonne santé a un prix : celui d’être responsable face aux actes que nous réalisons à chaque instant. »

Je vous remercie d’avoir lu jusqu’au bout et prenez soin de vous.